V pour Vendetta

Réalisateur :
James McTeigue

Scénaristes :
Andy Wachowski
Larry Wachowski

Acteurs :
Natalie Portman
Hugo Weaving
Stephen Rea
John Hurt
Rupert Graves
Stephen Fry
Sinéad Cusack
Tim Pigott-Smith

Producteurs :
Joel Silver
Andy Wachowski
Larry Wachowski
Grant Hill

Hier soir, j'ai assisté, en compagnie de mon fidèle destrier Jérémy, à l'avant première du film V pour Vendetta qui sort le 19 avril. J'avais accepté l'invitation d'UGC qui offre des places aux abonnés carte illimité sans enthousiasme particulier pour le film car je ne le connaissais pas et avais très peu d'infos sur lui si ce n'est que c'est une adaptation d'un comic book du célèbrissime Alan Moore..... Je partais plutôt avec une appréhension en fait puisqu'en ce moment le cinéma américain a tendance à surfer sur la vague de l'adaptation de BD et comic Book et même si niveau visuel ça peut donner un travail assez interessant, il n'en reste pas moins que sur le fond, c'est creux et conformiste parfois... On a tendance à retrouver les même lieux communs, les mêmes figures. Je reconnais toutefois que les films tels que Spiderman sont divertissants mais ne cherchent pas plus !

L'histoire : Nous sommes propulsé dans un futur, mais un futur proche, en Angleterre. Le gouvernement en place est un régime totalitaire qui se sert des médias pour maintenir la population dans un embrigadement des consciences, un couvre feu est même instauré.... Un mystérieux homme masqué (non ce n'est pas Zorro !) dont la marque est un "V" rouge tente de lutter contre ce régime et va notamment aider une jeune femme du nom de Evy...

Mon avis : "V pour Vendetta" aurait pu faire parti de ces bons comic book qui ne savent que nous divertir au détriment de l'oeuvre originale puissante d'Alan Moore. Or, ce film a su rester fidèle et nous offrir un film réussi et très actuel quant aux questions posées. James Mac Teigue, le réalisateur, ayant été le premier assistant des frères Washowski pour les deux derniers opus de la trilogie "Matrix", et certaines scènes clés du film, dit-on, ont été réalisé par les frères Washowski eux même, on pouvait s'attendre à des effets spéciaux spectaculaires qui entraine le spectateur avec d'immenses plans. Or, ce n'est pas le cas, les scènes d'actions sont contrôlées sans trop en faire et la réalisation n'est pas là pour palier à un certain manque rythmique du scénario (comme on peut le voir dans certains films : ques't-ce qu'est Matrix ou encore Mission Impossible sans leurs effets spéciaux ??? Rien !) car le scénario est autant l'histoire d'un pays, d'un passé que de l'homme lui même dans son extrème, ses espoirs et sa lutte.

L'aspect original du film tient d'abord au décor. Celui-ci, bien que dans un futur, ne nous offre pas une vision métropolisien de la ville, avec des couleurs très noires et une architecture gothique comme on peut voir dans Batman par exemple où la réalité physique de la ville semble bien éloigné de nous, voire imaginaire... Ici, dans vendetta, c'est le Londres typique d'aujourd'hui avec des gens qui mangent, respirent, parlent et s'habillent comme nous, ce qui rend plus proche de nous la situation dans laquelle ils sont et le propos du film plus fort.

L'aspect qui me semble le plus important est peut-être la figure du héros en lui même. Elle est non conforme à celle que nous délivre les films américains, une sorte de justicier qui décide d'aider la veuve et l'orphelin suite à un accident qui lui ait arrivé dan son enfance où sa jeunesse ( je pense par exemple à Daredevil qui est passé hier, notamment avec un rapport religieux comme une voix, un guide pour le héros...). Il n'est ni bon, ni mauvais. Le fait qu'il utilise les mêmes couleurs (le noir et le rouge) que le gouvernement totalitaire montre que qq part, c'est une figure d'un anti héro fasciste car il impose ses idées, son opinion par la force également... pourtant si l'on regarde bien la forme de sa marque, celle ci n'est pas symétrique comme la marque du gouvernement qui utilise des lignes fortes et droites (cela illustre la rigidité du gouvernement avec des lignes contrôlés). Le signe de "V" se rapproche plutôt de celui de l'anarchisme et finalement cela s'explique par le fait que ce qu'il veut, c'est bien le chaos car le chaos est signe d'un bouleversement qui permettra l'avènement de nouvelles idées. Il y a d'ailleurs une belle scène où V renverse des dominos qui révèlent son insigne. Cela symbolise partfaitement son attention de renverser , tomber le gouvernement pour instaurer des idées nouvelles.

ATTENTION : JE VAIS REVELER QUELQUE CHOSE QUI POURRAIT ENLEVER DU SUSPENSE AU FILM ALORS SI VOUS NE VOULEZ RIEN SAVOIR NE LISEZ PAS CES QQ LIGNES ET REPRENEZ AU PARAGRAPHE D'EN DESSOUS !!! Pendant tout le film, une chose évidente trotte dans la tête du spectateur comme lorsqu'il regarde un tour de magie et qu'une partie de lui aimerait qu'on le dévoile : Qui se cache derrière ce masque ? ... J'ai prié prié prié intérieurement pour que le film ne dévoile jamais le visage de "V" même si une partie de moi asseza curieuse aurait voulu le savoir ... Pourquoi ? Dévoiler son image, ça aurait été le ramener à l'état d'un être humain à part entière. Or, et "V" le dit lui-même, il n'est qu'une idée, cette idée qui naït chez Evy, chez d'autres personnes dans le film, l'idée de lutte, de révolution et de résistance face à la domination. "V" est une allégorie, la personnification d'une idée qui naît et qui se transmet peu à peu chez les individus. J'ai trouvé cela assez fort !

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La peur du passé avec la métaphore du régime nazi où l'homme n'est plus un homme mais un mouton que l'on tond, un animal qui n'a plus d'émotions et sur qui on expérimente, et la désinformation des médias controlés qui servent d'instrument au gouvernement sont deux thèmes du film mais ce sont aussi des craintes actuelles. C'est assez étonnant car ce film m'a fait écho avec ce qu'il se passe actuellement en france, notamment avec le CPE mais également avec la politique de Sarko et sa tolérance Zéro qui fait qu'il y a des flics partout. Dans le film on ne voit que ça ! Et la corruption se trouve dans les institutions tels que le gouvernement mais aussi l'église (L'homme d'église pédophile ). C'est pourquoi on comprend lorsque "V" fait exploser des monuments emblématiques, car la démocratie, ce n'est pas une institution où un monument, mais des idées !

le seul point négatif (qui n'en est pas vraiment un puisque ça n'enlève rien à la qualité du film ) est le manque de subtilité quand à la métaphore grossière du régime nazi, on a beaucoup trop d'indices (armée et le bruit des bottes, les grands drapeaux qui flottent, la vision des fosses...) et le film aurait plus gagné en implicite.

Enfin, petit coup de coeur pour toute la poésie du film et notamment les dialogues de "V" sans oublier la belle histoire d'amour entre deux femmes qui est un passage minime du film mais qu'on ne peut oublier...

V pour Vendetta Réalisateur :James McTeigue

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